Depuis le tout début de l’histoire de la vulgarisation, si l’on fait abstraction des indigestes publications scientifiques éducatives du XVIIIe, la communication des sciences est intrinsèquement liée à l’image.
Depuis les progrès de l’imprimerie au XIXe jusqu’aux réseaux sociaux d’aujourd’hui, les supports visuels de communication de la science n’ont cessé de se diversifier au fil des évolutions technologiques : les gravures naturalistes, les schémas, les illustrations soignées telles qu’on les retrouve chez Jules Verne ou les dessins de magazines pour enfants du début du XXe.
Puis est arrivée la photographie qui est devenu un instrument scientifique à part entière en même temps qu’un outil de création artistique, au même titre que la vidéo, à la fois vecteur de créativité et de connaissances, depuis Méliès jusqu’aux vidéos de vulgarisation sur Youtube.
Pour sa deuxième soirée, Science Shakers à organisé un petit voyage en images à travers ces différents univers et outils que nous ont présentés nos invité.e.s répartis en trois temps :
- SHOWOFF : Marie Ducom et Solène Voegel nous ont fait découvrir les métiers de l’illustration scientifique à travers leurs travaux .
- MIXOLOGIE : interroger ensemble le statut de l’image scientifique, entre oeuvre d’art et support de recherche avec Laura Berson, photographe, et Jean-Marc Serelle, réalisateur de documentaires scientifiques.
- ATELIER SHAKER : Alexia Benichou, directrice de l’agence de communication scientifique Agent Majeur répond à notre question : la science est-elle un produit marketing comme les autres?
Quelques semaines avant l’événement, nous avons invité plusieurs illustrateurs scientifiques à nous envoyer une illustration afin de mettre en avant leur travail et de faire connaître le métier d’illustrateur scientifique. Pour l’occasion, Solène Voegel, graphiste et illustratrice spécialisée en médiation scientifique nous avait même réalisé un poster! Découvrez son remarquable travail ici : https://solenevoegel.com
Celui-ci à fait effet, puisqu’ils ont été nombreux, et surtout nombreuses, à répondre à l’appel, et leurs illustrations ont été accrochées le soir de l’événement.
Si vous n’étiez pas avec nous au Dernier bar pour les découvrir, on vous recommande chaudement d’aller voir en ligne les portfolios de quelques-un de nos coups de coeur :
Victoria Denys : http://www.victoriadenys.fr/
Pierre Bourcier : http://www.globulocreation.com/
Aurélie Bordenave : https://aureliebordenave.fr/
Tiphaine Rolland : https://www.tiphaineroland.com/
Hannah Turpaud : https://hannah-turpaud.tumblr.com/
SHOWOFF : L’illustration scientifique, une vaste palette de projets!
Le “Showoff”, c’est l’occasion pour les pros de la communication et de la médiation scientifique de présenter en détails leur travail à la communauté des acteurs et actrices de la culture scientifique. Nous avons choisis pour cette soirée consacrée à l’image de mettre sous les projecteurs le métier méconnu de l’illustration scientifique, un parcours qu’il est possible de suivre à l’Ecole D’Estienne, à travers le parcours DSAA d’illustration scientifique. Et ce sont justement 3 anciennes élèves de la même promo d’Estienne qui sont venues nous parler de leur spécialité :
Marie Ducom, est une illustratrice scientifique freelance diplômée de l’Ecole d’Estienne en design graphique et en design d’illutration scientifiuqe dont les projets portent sur des disciplines scientifiques variées : médecine, entomologie, zoologie, botanique… Son thème de prédilection est le vivant, et sa spécialité, les contenus didactiques. Son tout dernier projet, l’exposition en plein air “secrets dévoilés : voir l’imperceptible” visible dans le jardin des plantes du mois de mars 2018 au mois de mars 2019, propose 29 panneaux didactiques présentant une image d’un projet de recherche menée au Muséum, ainsi qu’une explication illustrée permettant de répondre à des questions aussi variées que “qu’est-ce que le dimorphisme floral?” ou “comment mesure-t-on le volume d’un crâne?”
Quand on lui demande pourquoi l’illustration scientifique est une spécialité, elle prend pour exemple la brochure qu’elle a réalisé pour un hôpital destinée à expliquer aux patient comment prendre soin des ses prothèses faciale. Pour communiquer des informations médicales par l’image, il faut applique les mêmes règles de “vulgarisation” que pour n’importe quel autre support : ne pas utiliser de jargon, employer des analogies, faire référence au quotidien, échanger avec le corps médical pour s’assurer que le contenu est pertinent etc.
Découvrez tout son travail sur son site : http://marieducom.com/
Solène Voegel, notre deuxième participante au showoff, est elle aussi spécialisée en didactique visuelle : après des études de communication visuelle en graphisme print à l’École Estienne de Paris, elle à intégré le HEAR de Strasbourg en didactique visuelle, master pédagogie par l’image. Nous découvrons avec elle la diversité des supports pédagogiques qui peuvent être utilisés pour diffuser des connaissances : les boîtes à manipuler “jardin botanique“, un jeu de carte sur le système de Mendeleïev, une application pour tablette pour découvrir la vie et l’oeuvre de Mme Mantois, coloriste du XIXe…
Découvrez tous ses projets sur son site : https://solenevoegel.com
Héloïse Chochoi vient clore cette session de ShowOff en partageant avec nous, entre autres, les détails de ses collaborations avec le Laboratoire de Physiques des Solides de L’Université Paris Sud. Entré en stage en 2014 elle collabore depuis régulièrement avec eux pour leur projet de vulgarisation “La Physique Autrement”. Dernier projet en date, des Illustrations, Bds numériques et GIFs pour le site www.AtomeLumiereMatiere.fr
MIXOLOGIE : Mettre la science en image : une visée esthétique ou didactique?
La session “Mixologie” consiste à croiser les regards de deux experts aux profils différents sur une même thématique.
Jean-Marc Serelle à réalisé plusieurs documentaires pour Universciences TV et le CNRS Images, dont la série 20 regards sur l’infiniment petit. En nous appuyant sur son retour d’expériences, nous tentons de définir ensemble le statut de l’image de science, entre art et recherche, et nous demandons si, au fond, les chercheurs ne sont pas des artistes qui s’ignorent!
Laura Berson est une photographe spécialisée dans la photographie de mode, le portrait & le paysage. Passionnée de science, elle inscrit depuis peu son travail dans une démarche scientifique, et s’est lancée dans un photoshooting avec le blob en guest star ! Elle nous explique les points communs entre démarche scientifique et artistique : la part du hasard et de la sérendipité, l’importance de l’intuition et de la patience, l’image et les outils comme supports, le recourt à une méthode et un process prédéfinit…
Son dernier travail didactique sur l’endométriose, est à découvrir sur le site Manifesto XXI.
Alexia Benichou est CEO de l’agence de communication scientifique Agent Majeur. Des photos institutionnelles au logo de laboratoire en passant par les powerpoints et les posters de conférence, Alexia nous explique pourquoi et comment les institutions et projets scientifiques doivent, eux aussi, soigner leur identité visuelle :
« Comment, en tant que scientifique, valoriser vos activités sans renoncer à votre éthique ? Comment « vendre » la science ? Du fait de leur culture universitaire, la plupart des scientifiques grincent des dents lorsqu’ils entendent le mot « vendre ». Leur travail devrait suffire à convaincre ! Cependant, si l’on y regarde de plus près, un bon vendeur doit pouvoir écouter, argumenter et faire évoluer les mentalités. Communiquer efficacement sur votre travail est un service à rendre au grand public, à vos pairs, comme à vous-même. »
Lire l’article « communication scientifique : mode d’emploi » sur le site d’Agent Majeur.